Pouvez-vous vous présenter ?
Alors, je suis professeur dans un lycée.
On sait que vous êtes en première ligne face aux enjeux de décrochage. Selon vous, ce dispositif, qu'est-ce qu’il apporte ? Qu’est-ce qu’il permet ?
Il va permettre aux équipes éducatives, à la communauté éducative, de mieux comprendre les enjeux qui se jouent dans la tête des élèves. Ça, c'est très important pour qu’on puisse avoir les bons leviers pour discuter avec eux et les re-mobiliser. Et aussi, parfois, les aider à envisager une réorientation, réfléchir à leurs choix passés et futurs. L’idée, c’est de sécuriser leur parcours pour qu’ils aient une vie autonome et épanouie.
Qu’avez-vous pensé de ce genre de réunion ? Est-ce que vous y assistez régulièrement ?
Je commence à y assister de plus en plus régulièrement. Croiser les regards de chacun permet de mieux comprendre les enjeux et donc d’agir plus efficacement. C’est aussi un cadre sécurisant pour les élèves et les familles, car l’orientation, ça se fait aussi beaucoup en famille.
Sur le terrain, quels freins ou besoins identifiez-vous encore aujourd’hui ?
Les freins sont souvent institutionnels. Par exemple, on parle du droit à l’erreur dans l’orientation, mais en pratique, on manque parfois de places dans certaines formations. Il faudrait aussi davantage de formations adaptées pour les personnels, choisies en fonction des réalités de chaque établissement.
À titre personnel, pourquoi faites-vous ce métier aujourd’hui ?
C’est une bonne question. J’ai su très jeune que je voulais être professeur, vers dix ou onze ans. Je pense qu’on peut vraiment transmettre, aider, apporter quelque chose à notre pays. Former les jeunes, c’est essentiel.
Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeunes qui pourraient être en situation de décrochage ?
La vie est très longue. En réalité, une orientation ou un Parcoursup, ça ne doit représenter que 2 % de notre vie. Ce n’est jamais figé. Ce qui compte, c’est la capacité à évoluer, à se remettre en question. Rien n’est jamais terminé.