Clément

Chef d'établissement

Il est principal dans un établissement classé en éducation prioritaire. Fort d'une expérience de plus de dix ans dans des établissements scolaires de zones sensibles, il œuvre quotidiennement pour offrir à ses élèves les meilleures chances de réussite, malgré des contextes socio-économiques difficiles.

"Dans notre métier, on sème des graines, certaines germent, d'autres non, mais il faut accepter qu'il y ait des échecs."

Je m'appelle Clément, je suis principal d’un établissement classé en éducation prioritaire. C'est ma quatrième année ici, après avoir passé sept ans dans un autre collège, également en éducation prioritaire renforcée (RED+). Mon parcours a été marqué par des expériences dans divers établissements, du lycée général au lycée professionnel.

Qu'est-ce qui vous a poussé à travailler dans l'éducation ? D'où vient cette vocation ?

Après mon bac, j'ai d'abord fait des études d'économie et commencé une thèse. Mais c'est en tant que surveillant puis CPE que j'ai découvert ma vocation. J'ai ensuite passé le concours de CPE et, au contact de l'équipe de direction, j'ai eu envie de devenir chef d'établissement pour contribuer à ma manière à l'éducation des jeunes.

Qu'est-ce qui vous motive à continuer dans ce métier ?

L'école, c'est l'opportunité de former les générations futures. C'est une responsabilité immense, et chaque jour, on accompagne des parcours de vie. L'objectif est de permettre aux jeunes de se construire, de les aider à s'insérer socialement et professionnellement, et d'atteindre leur potentiel, chacun à son rythme.

Si vous deviez décrire votre mission en un mot, quel serait-il et pourquoi ?

Le mot "équilibre" est fondamental dans mon travail. Créer un environnement serein, où élèves et personnels peuvent évoluer dans les meilleures conditions possibles, est essentiel. L'équilibre entre les différents acteurs de l'établissement est crucial pour favoriser la réussite des élèves.

Face aux réussites et échecs, comment ressentez-vous votre rôle ?

 Le plus gratifiant, c'est quand un ancien élève vous remercie, souvent des années plus tard, pour l'aide apportée. Bien sûr, il y a des échecs, mais il faut accepter qu'on ne voit pas toujours immédiatement les résultats de notre travail. L'éducation, c'est aussi semer des graines qui germeront peut-être plus tard.

Pourquoi continuer à travailler dans des établissements en éducation prioritaire ?

Je trouve qu'il n'est pas normal que certains enfants, simplement à cause de leur milieu, aient moins de chances de réussir. Dans ces établissements, nous avons des moyens spécifiques, mais surtout, l'objectif est d'aider ces jeunes à comprendre les codes de la société et à s'en saisir pour réussir.

Quels sont, selon vous, les besoins des établissements comme le vôtre ?

Il est crucial de disposer de moyens humains et matériels adaptés. La stabilité du personnel, la mixité sociale, et l'intégration de partenaires extérieurs sont essentielles pour offrir aux élèves des opportunités de découverte et d'ouverture sur le monde. Mais surtout, il faut une approche pédagogique différenciée pour répondre aux besoins spécifiques des élèves.


Qu'aimeriez-vous laisser après votre passage dans l'éducation ?

Je n’ai pas besoin de laisser une trace personnelle. Mon objectif est de bien faire mon travail, de manière convaincue. Une fois que je ne serai plus là, d'autres viendront, et l'éducation continuera. Ce qui compte, c'est que chaque élève puisse avoir les meilleures chances, et que l'école soit un lieu de réussite pour tous.